A Pau, au XVIIème siècle, quelques aliénés sont enfermés dans les caves du château de Pau, en compagnie de prostituées, de vénériens et de vagabonds.
Le 9 mai 1771, la ville de Pau achète un immeuble placé près de la place Bosquet : ainsi se crée la maison de force de Pau.
Au début du XIXème siècle, l’ancienne caserne Bosquet, aujourd’hui démolie pour faire place à la bibliothèque municipale, est reconvertie en « asile d’aliénés ».
En 1834, les chaînes sont bannies de la maison de santé de Pau, grâce au Dr CAZENAVE, déjà reconnu pour ses efforts dans l’amélioration des condition de vie des malades depuis 1818, par sa participation à la commission charitable de surveillance du dépôt de santé.
La loi du 30 juin 1838 fait obligation pour chaque département de se doter d’un établissement spécialisé. La maison de santé devient l’asile public.
En 1849, le travail est officiellement institué à l’asile. Dans cet établissement du cours Bosquet, on s’efforce de renouveler les pratiques vers une véritable thérapeutique. L’intérêt pour le travail en plein air est reconnu pour certains malades. Aussi, la location d’une ferme distante de 2,5 km, sur la route de Tarbes, est le point de départ d’une implantation définitive grâce à l’acquisition des terres environnantes jusqu’à constituer un domaine de 45 hectares.
Le 2 novembre 1860, s’installe donc à Pau, la colonie agricole, produisant des céréales, certains légumes et pratiquant l’élevage.
L’asile Saint-Luc, projeté dès 1862, est construit en 1868 par l’architecte LEVY, sur les indications du Dr AUZOUY (le projet de cette construction est primée à l’exposition d’architecture de Liverpool). Calculé à l’origine pour accueillir les indigents (loi de 1838 créant l’obligation au département d’en payer le prix de journée), l’asile accueille bientôt d’autres classes sociales. Par conséquent, dès 1883, sont créées des villas particulières, nommées maisons de santé, pour les pensionnaires hors classes, plus fortunés. En 1898, un pensionnaire hors classe paie 8,50 francs par jour, alors qu’un indigent paie 0,85 francs par jour.
S’inspirant du système anglais du « nord restraint » et de « l’open door », l’asile Saint-Luc tente deux expériences.
Dès 1895, l’asile se trouve donc en pleine campagne, la ville de Pau ne dépassant pas à l’époque la rue Henri Faisans, et les hommes peuvent circuler dans un rayon de 15 à 20 km autour de l’établissement. A partir de 1896, l’emploi de la camisole de force est supprimé. Avec le XIXème siècle, une nouvelle vision de la folie s’est donc développée, elle est devenue maladie mentale.
La période de guerre 1940/1945 est sombre pour l’asile Saint-Luc, comme partout en France. Les historiens s’accordent sur la disparition de 60.000 malades en France pendant cette période. La sur occupation due aux malades évacués des hôpitaux du nord et la famine sévissent. Le manque d’entretien aggrave la vétusté et le délabrement jusqu’en 1955. Il faut noter toutefois un changement radical dans le traitement des malades mentaux avec l’utilisation des substances chimiques psychotropes en vigueur à partir de 1950.