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La chapelle du C.H.P. : Histoire autour de la chapelle Saint-Luc
Par André LAVIGNOTTE, Président de l’Association des Amis de la Chapelle Saint Luc, retraité du C.H. des Pyrénées
La construction de l’Asile Saint Luc a commencé par la pose de la première pierre le 1er juillet 1865. Cinq années d’aménagement furent nécessaires pour rendre tous les services fonctionnels dans le but d’assurer la prise en charge des 438 premiers pensionnaires.
La chapelle est liée à la période de création de l’Asile, le narrateur de l’époque cite le jour de la pose de la première pierre du futur lieu du culte, le 1er février 1870. Il relève que Soeur Jonville, responsable de la communauté des religieuses se préoccupa de doter l’établissement d’une véritable église. Elle intéressa à son projet «une âme généreuse» qui était bienfaitrice de multiples œuvres charitables dans la ville de Pau, Mademoiselle Adoue.Aujourd’hui encore, son nom reste gravé sur la cloche de la chapelle, et perpétue ainsi le souvenir de celle qui contribua par ses deniers à l’aide de ce sanctuaire.
Une date reste attachée à ce lieu, elle concerne la fin de la présence des Soeurs de la Charité qui ont officié pendant un siècle à Saint-Luc. «Ce fut comme le déracinement d’un arbre» quand la dernière religieuse quitta l’hôpital psychiatrique départemental le 1er juin 1958. Dix années après, l’approche de la psychiatrie favorise le début de nouvelles prises en charge, la personne a perdu son statut de pensionnaire pour devenir un malade à part entière. L’atelier d’ergothérapie voit l’émergence de nouveaux acteurs pour conduire des travaux complètement novateurs qui vont se consacrer au développement de la créativité. Jusqu’alors l’occupation des femmes en particulier, s’intéressait surtout aux travaux modestes de la réparation du linge.
En 1969, une idée nouvelle germe au sein de l’ergothérapie de la «1ère des femmes» qui veut abandonner le ravaudage pour entreprendre la réalisation d’une tapisserie géante aux points de tige et de chaînette, avec le carton modèle placé derrière la trame. Cette idée aventureuse séduit M. Follet, alors directeur de l’établissement, qui va demander à son ami, Hubert de Sainte- Marie, maître verrier, restaurateur des vitraux de la chapelle, d’apporter son appui technique artistique et symbolique à ce projet.
La suite, ce sont de belles pages d’ergothérapie vouées à la réalisation d’une œuvre grandiose de plus de 40 m2 qui arriva à son terme en juin 1970. Tâche immense à la mesure de cette tapisserie, qui montra à tous, malades et soignants confondus, la richesse de leurs propres possibilités souvent sous estimées. La «Pentecôte», nom que rappelle M. Follet dans ses mémoires, a été installée derrière l’autel lors de la modernisation de la chapelle. La sauvegarde de cet ensemble mérite toute notre attention et nous voulons préserver la mémoire d’un travail unique qui restera toujours exemplaire. Un fascicule retraçant l’histoire de cette tapisserie a été éditée par «l’association des Amis de la chapelle Saint-Luc». Il est en vente à l’aumônerie de l’hôpital.